Après plus que trois (3) décennies, le nom de Duvalier envahit encore l’atmosphère comme l’écho qui continue à se répercuter après que le son s’est éteint. De ce fait, il est important de poser des questions pertinentes. La chute du régime des Duvalier n’a-t-elle pas été la conséquence directe d’un soulèvement populaire provoqué? D’où vient qu’aujourd’hui, jeunes et vieux pour la plupart, expriment, étonnamment, leur remords via cette réflexion désabusée : Pito Duvalier te la ?
1986 marque la fin du régime des Duvalier jugé, à cette époque-là, haïssable. Voilà ce qui a suscité un climat de tensions sociales constatées particulièrement à Port-au-Prince devenue alors les principaux champs d’action de multiples compatriotes assoiffés du changement. Ce souci commun de relèvement national permettait d’identifier deux catégories de gens qui, en raison de leur divergence d’optique, agissent différemment. Certains, en réalité, majoritaires, ont cru pouvoir changer la conjoncture de manière sauvage, s’en prenaient, avec la rage au cœur, à leurs concitoyens réputés volontaires de la sécurité nationale (VSN) appelés communément Makout. C’est ainsi qu’on a pu constater des spectacles d’horreurs, des exécutions sommaires devenues la ratio du quotidien. D’autres, plutôt raisonnables, actifs dans la sphère gouvernementale, tout en se plaçant dans une perspective égale de changement entreprenaient alors une démarche louable. Il s’agit de la mise en place de l’assemblée constituante. Cette structure a regroupé des citoyens qui inspiraient confiance quant à leur capacité de doter le pays de cet atout impératif la Constitution de 1987 généralement admise comme le pilier de l’État.
Cependant, ces militants révolutionnaires affichent une attitude variée quant au contenu de ce document de la plus haute portée légale, à leur avis, mal rédigé. Dans l’optique de persuasion, ces compatriotes étant dotés de l’œil du maître, éclairent l’opinion à partir de l’article 249 ainsi formulé : ‘’En cas de vacance de la présidence de la République pour quelque cause que ce soit (Coup d’Etat inclus). Voilà une gaffe de nature rédactionnelle, commise par les Constituants dépourvus de clairvoyance. Cette erreur monumentale, d’après les penseurs politiques, rend la tâche facile aux autorités armées qui ont destitué l’élu du 16 décembre 1990. Ce dernier, après avoir fait l’expérience de l’exil (3 ans), est devenu un révolutionnaire décontenancé. Cette nostalgie se traduit par l’orgueil mal affirmé de cet homme, se faisant ainsi vendeur de patrie. Triste réalité, elle apparait via ce dire honteux : "Pèp mwen an mwen fè yon dezòd lè’m rantre ma’p di nou ki sa".
C’est ainsi que Jean Bertrand Aristide est rentré au bercail en 1994 accompagné d’une coalition armée de 21 000 militaires étrangers faussement qualifiée de MINUHA (Mission des Nations Unies en Haïti) ; une violation flagrante de l’article 263 libellé comme suit :"Aucun autre corps armé ne peut exister sur le territoire national". Cette démarche revancharde effectuée dans un but égoïste ne rencontre pas, à juste raison, l’approbation des patriotes authentiques, témoigne, plus tard, d’un méfait catastrophique. Il s’agit de la dissolution des Forces Armées d’Haïti (FAD’H) qui, en dépit de sa remobilisation, demeure l’ombre d’une force publique, d’après l’opinion des uns et des autres, sans défense dans ce pays à reconstruire. Cet impératif semblait sensibiliser les constituants alors impuissants à contrôler leur émotion génitrice de l’article 291 ainsi formulé :"Ne pourra briguer aucune fonction publique durant les dix (10) dernières années qui suivront la publication de la présente constitution et cela sans préjudice des actions pénales ou en réparation civile, toute personne notoirement connue pour avoir été par ses excès de zèle un des artisans de la dictature ou de son maintien durant les 29 dernières années".
Ce coup de frein évoque l’esprit partisan des rédacteurs concernés qui, en 1987 travaillent dans un but précis. Il s’agit de faire prévaloir l’idéologie gauche entretenue par ces politiciens malhonnêtes, passés maîtres dans l’art de tromper. Evidence irréfutable. Ces derniers acceptent toujours le financement de provenance américaine "Washington" destiné à la tenue des élections en Haïti. Drôle de constatation, ces adversaires politiques des USA disent vouloir instaurer un nouvel ordre social à travers l’implantation d’un régime de gauche. Aussi s’imposent-ils à l’observation comme des pseudo-révolutionnaires, des marchands d’espérance indignes de la confiance publique.
La période Post-Duvaliérienne…
Pour le plus grand malheur de la nation tout entière surgit cette gravité sans précédent : la disparition de l’autorité de l’État, le pire handicap de la période post-duvaliérienne marquée par d’autres paralysies... Par exemple : le centre-ville de Port-au-Prince qui, sous l’effet dévastateur du phénomène insécurité sociale, est rendu semblable à un vaste cimetière, abritant d’énormes maisons d’habitation et d’immeubles administratifs abandonnés. Voilà ce qui fait surgir, pour une fois, ces multiples abris provisoires où plus d’un million (1 000 000) de nos compatriotes sont confrontés à toutes sortes de problèmes, deviennent ipso-facto des sous-produits de l’humanité. Un constat tout aussi accablant se fait au sein de l’univers scolaire qui fonctionne, d’une part, avec les écoles congréganistes en grande difficulté du fait de s’établir en dehors de leurs locaux respectifs, d’autre part, de nombreux centres d’enseignement en panne d’effectifs sont obligés de se fusionner pour se mettre au service des principaux intéressés : enseignants et apprenants à égalité dans la nostalgie. Dans cette série noire s’inscrit aussi beaucoup d’assemblées chrétiennes auparavant actives dans la zone métropolitaine qui ont dû fermer leurs portes à côté d’autres qui fonctionnent timidement. Mises à part ces valeurs républicaines il y a les marchés populaires qui sont établis pêle-mêle dans des endroits plongés dans l’insalubrité de part et d’autre. La circulation automobile qui se fait dans le plus grand désordre. Sur cette liste non exhaustive s’affichent d’autres gravités plus dignes d’attention. Citons à titre d’exemple la corruption érigée en système au sein de l’administration publique où ne s’appliquent point les mesures pénales proportionnelles. Voilà ce qui explique la grogne incessante du plus grand nombre au regard particulièrement du fonctionnement du Ministère de la Justice réputé haut lieu de l’injustice "une insulte à la morale, il transpire son laxisme révoltant" 3 rapports traités sur 95 émanant de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) dénonce les gabegies. De toute évidence, cet organe public de contrôle a été fondé pour la galerie. À cette anomalie de type institutionnel s’ajoute le problème majeur d’ordre géographique.
Aujourd’hui, tout semble chambarder. L’inaccessibilité du Grand Sud incluant quatre (4) départements géographiques enclavés, interpelle tous bizarrerie grave survenue pour la première fois dans l’histoire de notre pays. Elle laisse indifférent le personnel dirigeant (9 membres renforcés) Conseil provisoire de transition (CPT). À ce collectif qui regroupe des sinécures à qui il convient d’attribuer cette dénomination idéale : Compagnie des Pillards en Transit, (CPT). Ce méfait d’ordre politique sans précédent réduit au plus bas niveau le moral du plus grand nombre dont l’option préférentielle n’est autre que le rétablissement du régime politique disparu, il y a près de quatre décennies.
Notons que l’état actuel des choses donne à constater deux réalités qui sensibilisent l’opinion. Par exemple : le déclin accéléré de notre pays confronté à une véritable crise d’hommes. Puisqu’après plus de trente ans, Haïti s’assimile à une espèce en voie de disparition, ce qui justifie, d’après plus d’un cet énoncé de François Duvalier : "Vouloir me détruire c’est vouloir détruire Haïti, c’est par elle que je vis et c’est par moi qu’elle respire". Ces paroles célèbres semblent rencontrer la validité de ces multiples compatriotes en mal distance qui affichent cette attitude de pécheurs repentants en exprimant leur profond regret d’avoir chassé les duvaliéristes.
Cedar
Le Nouvel
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